Carte à rendre pour le vendredi 3 mai !
D’importantes émeutes ont éclaté en juillet 2022 au Karakalpakistan, région occidentale de l’Ouzbékistan, au sujet de son autonomie. Le bilan est dramatique avec plus de 20 morts, bilan sans doute inférieur à la réalité. Ce mouvement de contestation fait tache pour un pouvoir qui cherche toujours à convaincre de sa volonté d’ouverture timide mais bien réelle.
Fort de 35,6 millions d’habitants, l’Ouzbékistan concentre la moitié de la population d’Asie centrale et représente la deuxième économie de la région.
Une libéralisation progressive a été engagée et des mesures phares annoncées comme la libre convertibilité de la monnaie locale (le soum), en vigueur depuis septembre 2017, la réforme fiscale ou bien l’amélioration de la statistique. L’Ouzbékistan accomplit actuellement les démarches nécessaires pour devenir membre de l’OMC et a accédé le 10 avril 2021 au mécanisme « GSP+ » de l’UE.
L’économie ouzbèke est la deuxième d’Asie centrale, derrière celle du Kazakhstan. Elle repose largement sur l’exploitation des matières premières. Les produits énergétiques (principalement gaz), le coton (1,3 M d’hectares cultivés), les métaux (or, uranium cuivre) et les engrais représentent les 3/4 des exportations. Des réformes sont en cours pour libéraliser l’économie, stimuler les initiatives privées et attirer les investissements étrangers.
Des progrès ont été réalisés dans le domaine des droits de l’Homme depuis 2016 : libération des prisonniers politiques, fin du travail forcé organisé par l’État, notamment dans les champs de coton avec la reconnaissance par l’OIT de la fin du travail forcé des enfants. La question des droits des personnes LGBTI+ reste cependant sensible, l’article 120 du code pénal ouzbek punissant les relations sexuelles masculines consenties avec une peine allant jusqu’à 3 ans de prison.
L’Ouzbékistan, pays doublement enclavé, mène une politique qui consiste à diversifier ses partenariats.
L’Ouzbékistan considère l’Afghanistan comme partie intégrante de l’Asie centrale dont la stabilisation, mise à mal par le retrait américain, permettrait aux Ouzbeks d’accéder au marché afghan ainsi que de réduire des coûts pesant sur le transit des biens vers l’Iran (port de Chabahar) et le Pakistan. L’Ouzbékistan qui possède des liens solides avec le Nord afghan et ses notables issus de la minorité ouzbèke, promeut et recherche activement des financements pour ses ambitieux projets de chemin de fer et se positionne dans les formats régionaux de paix et de stabilisation de l’Afghanistan.
Tachkent continue d’affirmer ses ambitions diplomatiques. Le pays poursuit ses efforts de normalisation avec ses voisins (Kazakhstan, Tadjikistan…) tout en développant les échanges avec les pays du Golfe, la Turquie, les pays occidentaux et d’autres pays d’Asie. Le pays a aussi accueilli le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (dont Tachkent accueille depuis 2002 le centre de coordination de la lutte anti- terroriste), tout en renforçant les coopérations avec les pays de l’Union européenne. Fin novembre 2022, M. MIrzioïev, chef de l’État ouzbèke, était à Paris en quête d’investisseurs et de soutiens permettant à son pays d’échapper au dangereux face-à-face avec la Chine et la Russie. Depuis décembre 2020, l’Ouzbékistan est observateur auprès de l’Union économique eurasiatique.
Nos cartographes, maintenant bien rodés aux codes de la cartographie, doivent nous présenter l’insertion de ce pays à la mondialisation.
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